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FESTIVAL MELTDOWN.Pour la quatrième édition de cette manifestation qui malaxe les musiques, c'est le compositeur finlandais Magnus Lindberg qui était aux commandes. Avec l'ensemble Avanti! Londres, la musique sans chapelle. Festival Meltdown au South Bank Center de Londres.

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publié le 11 juillet 1996 à 8h24

«Faites attention à ses effets: ils ne sont pas donnés! On croit que

les plus hautes notes d'un instrument sont les plus démonstratives, mais en fait elles demandent trop de contrôle et les musiciens ne peuvent pas y mettre toute l'énergie demandée: mieux vaut des notes un peu en dessous.» Il est 11 heures du matin, vendredi dernier, la grande entrée du Queen Elisabeth Hall, à Londres, s'est transformée en laboratoire musical. Les instrumentistes finlandais du groupe Avanti! se sont mis au service d'une poignée de jeunes compositeurs anglais. Ils ont rapidement travaillé une de leur partition et maintenant, pendant son exécution, le compositeur Magnus Lindberg commente l'écriture. Cet atelier au milieu du festival Meltdown 96 n'est pas le premier organisé par la SPNM (Society for the promotion of New Music) très active pour favoriser ainsi l'exécution musicale. Mais la présence d'acteurs comme Avanti! ou Magnus Lindberg, le programmateur de cette quatrième édition du festival, y donne un ton particulier. Entre ces instrumentistes qui sont des routiers de la musique contemporaine et le jeune compositeur, c'est la dimension pragmatique de la partition qui est mise en évidence. «Le compositeur doit prendre en compte l'énorme concentration qu'il exige des musiciens, poursuit Magnus Lindberg. Rendre l'exécution plus facile, c'est la rendre plus efficace. Il faut comprendre le mot compromis comme un synonyme d'optimisation. Au-delà d'un certain stade de virtuosité ou de complexité,