Alors que Georges Aperghis prépare la création de son opéra d'après
Tristes Tropiques, d'Henri Miller, fin septembre à Strasbourg, le Festival d'Avignon donne une poignée de représentations de Commentaires. Cette dernière pièce appartient au style intense du compositeur, celui qui s'élabore essentiellement avec ses petits tourbillons de syllabes dont il est spécialiste. Commentaires a aussi une parenté avec Jojo (1990). C'est un montage, un agencement, un agacement peut-être même, où la virtuosité d'articulation voisine avec le texte nu, l'un bousculant l'autre et les deux bousculant l'auditeur.
En baptisant Commentaires ce collage réalisé à partir de petites pièces instrumentales et vocales, de textes de Philippe Minyana et autres auteurs classiques, Georges Aperghis voulait insister sur le monde labyrinthique des miroirs et des mises en boîte, le nôtre. A Avignon, tout autour, comme pour acquiescer, les commentaires vont bon train: sans parler des affiches, entre cartes postales et déclics, la redite est omniprésente. Dans la salle Benoît-XII, Georges Aperghis, qui est son propre metteur en scène, a trouvé des dispositifs aptes à relayer son théâtre intérieur. Une caméra vidéo qui passe de main en main vient recopier la scène sous des angles extrêmes, et l'écran provoque un bizarre déplacement du point de vue. Autour d'eux, les interventions s'enchaînent à une vitesse extravagante.
Commentaires, avec ses changements à vue, avec ses accessoires minimaux, a des allures de spe