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Libération

SOUL. La reformation de New Edition, l'ancien groupe de Bobby Brown, déçoit; critique et interview du chanteur, à propos de l'évolution de la musique noire. La dernière Nouvelle Edition de Bobby Brown. New Edition, album: «Home Again», MCA.

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publié le 1er octobre 1996 à 23h44

Contrairement à ce qui pouvait être escompté, l'album réunion de New

Edition, Home Again (MCA), n'est pas si fantastique que cela. Pourtant, sur le papier, la reformation est vraiment excitante. Après une dizaine d'années remplies par des carrières solo respectables, Bobby Brown, Ralf Tresvant, Johnny Gill, Ricky Bell, Ronnie DeVoe, Michael Bivins reforment leur groupe initial et se retrouvent pour un album produit par les plus grands de la soul moderne.

Soit: Jimmy Jam & Terry Lewis, Jermaine Dupri, Sean «Puffy» Combs, Gerald Levert et d'autres. Cette concentration impressionnante de talents majeurs dans un même projet est paradoxalement une des faiblesses de l'album: celui-ci manque tout simplement d'air. Les egos différents des artistes et des producteurs semblent être sournoisement la seule véritable trame du disque.

Ce n'est pas que cet album soit mauvais: il est réellement au-dessus du panier de la production rythm & blues moderne. Plusieurs titres sont d'ores et déjà des hits ou le deviendront dans les mois qui viennent comme Hit Me Off, Home Again, Something About You, One More Day (les titres de Jam & Lewis sont particulièrement doux et sucrés, au point qu'ils pourraient provoquer à eux seuls un choc d'insuline). Ces morceaux parviennent à montrer que la maturité n'est pas un handicap pour saisir l'esprit du temps ou même pour retrouver celui, candide, des premiers disques de New Edition.

Mais pour autant, Home Again n'est pas l'hommage à l'Excès qu'on attendait, et New