Menu
Libération
Critique

Giotto, le luxe de la fidélité. Texte et illustrations soignés pour un livre exigeant. Giotto ,Francesco Flores d'Arcois. Editions Citadelles et Mazenod, 384 pp., 304 ill., 1 100 F.

Article réservé aux abonnés
publié le 24 décembre 1996 à 2h36

La nouveauté de cet ouvrage réside dans l'accord recherché par

l'éditeur entre un texte qui ne considère pas l'érudition comme une maladie honteuse et une illustration qui séduit le regard le plus exigeant. Il fallait, pour cela, oser d'abord un format que la plupart des maisons d'éditions n'osent plus adopter ­ 28 sur 33 cm: il permet une grande lisibilité des reproductions. Il fallait ensuite ne pas hésiter à présenter un grand nombre d'illustrations en pleine page, à en soigner la reproduction après s'être assuré de sa fidélité la plus grande aux oeuvres originales. On sait que, dans ce domaine, une fidélité absolue est tout simplement impossible. Mais la grande majorité des illustrations est d'une qualité remarquable: elle rend lisible des cycles de peintures murales hors de portée du regard ­ comme celles d'Assise, de Padoue ou de Santa Croce à Florence ­ même avec le secours d'une petite paire de jumelles. La trace et le parcours du pinceau permettent de comprendre la manière dont Giotto et ses élèves travaillaient.

L'éditeur est encore allé plus loin dans son effort de publier un vrai livre sur l'art: il l'a enrichi de plusieurs dépliants. A cet endroit, on peut seulement déplorer que de tels «polyptyques», une fois déployés, ne servent généralement pas à reproduire de grands ensembles étendus sur quatre fois 28 cm, mais quatre détails distincts juxtaposés. On constatera que le metteur en page a préféré faciliter des comparaisons suggestives, ce qui est, aussi, devenu