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Libération
Critique

BHL pédale dans le guacamole.

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Tourné au Mexique, «le Jour et la nuit» aborde quelques thèmes essentiels (l'Art, la Passion, la Politique), avec la légèreté d'un bulldozer.
publié le 14 février 1997 à 16h44
(mis à jour le 14 février 1997 à 16h44)

Dès le générique, il y a quelque chose qui fait mal aux oreilles, une sorte de grondement tellurique qui fait supputer que la projection a lieu dans le métro, ou que le réalisateur souffre d’une surdité mal dépistée. Mais non, c’est vraiment la bande-son du film, dont l’ébullition récurrente est probablement censée suggérer qu’un autre film fermente sous le film. Appelons cet effet l’effet Cocotte-Minute. Pour le Jour et la nuit, son premier film, Bernard-Henri Lévy semble en effet sous pression et même tout rouge, puisque l’essentiel de son projet consiste à foutre à poil non seulement sa charmante épouse Arielle Dombasle, mais aussi, pour un Si pour un No, toutes les autres filles (dont la délicieuse Marianne Dénicourt) et tout de même un garçon (l’intéressant Xavier Beauvois). Cet esprit pubertaire, qui rappelle le bel âge adolescent où l’on punaise sur le mur de sa chambre la playmate du mois, semble avoir accaparé tout le reste. C’est-à-dire majoritairement une idée très décoiffée de l’artiste maudit, solitaire, ténébreux, veuf, inconsolé, illuminé, décolleté, etc. (le premier qui s’endort réveille l’autre). Genre: «Laissez-moi, je suis minimum en train de réécrire Une saison en enfer.» Donc l’Art, personnifié par Alexandre, un écrivain parisien à succès expatrié dans une hacienda mexicaine pour soigner un prurit de doute existentiel compliqué d’une éruption de misanthropie. Si, par extraordinaire, vous avez évité les 748 couvertures de magazine et les 345 émissi