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Interview

Juliette Binoche : «Après l’oscar, comme un retour aux sources».

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Juliette Binoche dit son bonheur de retrouver Téchiné, qui l'a «reconnue».

Publié le 26/08/1997 à 7h05, mis à jour le 26/08/1997 à 7h05

C’est avec André Téchiné que Juliette Binoche est née au cinéma, en 1985, à l’occasion du bien-nommé Rendez-vous. Elle revient travailler aujourd’hui sous sa direction, fidèle et toujours reconnaissante. C’est la même Juliette, et c’est pourtant une autre. Plus mature, plus grave, qui considère avec perplexité les bénéfices ambigus de son récent oscar: une chance, une grâce. Mais une charge aussi.

Comment est né le projet d'«Alice et Martin»?

J’avais dit oui au film avant d’en lire le scénario. En fait, j’ai dit oui à Téchiné plutôt qu'à un film précis. Longtemps, on avait songé à un film en costumes, autour de la vie de Julie de Lespinasse (1). Puis on a abandonné par manque de temps pour le préparer. Cette indécision ne m’a pas déplu. Lorsque, plus tard, il m’a fait lire le script d’Alice et Martin, Téchiné était inquiet de ma réaction. On avait vaguement évoqué l’histoire, que j’ai toujours aimée dans ses grandes lignes; et, franchement, en lisant ce scénario, je ne l’ai pas tout de suite aimé. Mais je me suis dit: «Que ce soit ce scénario ou un autre, c’est Téchiné qui compte.» Puis je l’ai aimé de plus en plus, vraiment, et je lui ai dit. J’ai compris que c'était important pour lui. Le personnage d’Alice et toute son histoire lui sont venues sans qu’il sache comment. Elle fume beaucoup et s’exprime souvent de façon triviale. Moi, je ne fume pas, et je surveille plutôt mon langage. Je l’ai dit, d’ailleurs, à André: «Tu veux me dévergonder!» Ce qu’il y a de bien avec