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Libération
Critique

SOUL. Dans son dernier album, le groupe reste indécrottablement correct. Les garçons bien sages de Boyz II Men. Boyz II Men. CD, «Evolution», Motown.

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publié le 14 novembre 1997 à 12h01

Les lois du marché et les Dix Commandements semblent être les règles

majeures qui dirigent la carrière des Boyz II Men; lesquels, avec plus de 25 millions de disques vendus en l'espace de deux albums, ont le statut de plus grand groupe soul au monde. Tout chez Shawn Stockman, Nathan Morris, Michael McCary et Wanya Morris pulvérise les préjugés culturels et raciaux liés à des origines noires modestes, fortement marquées par la banlieue de leur ville natale, Philadelphie. Leur philosophie, poussée à l'extrême du «do the right thing», fait que la plupart de leurs chansons ressemblent à des cantiques, pas forcément influencées par les structures du chant religieux, mais par une étonnante monochromie des mélodies et une modernisation du doo-wop.

Propulsés par les plus importants producteurs de la soul (Jimmy Jam & Terry Lewis, Kenny «Babyface» Edmonds, Sean «Puff Daddy» Combs"), leurs chansons tentent de cristalliser les moments universels de la vie du commun des mortels: le fait de tomber amoureux, d'être rejeté et, occasionnellement, de fonder une famille. Pas étonnant que leur dernier album contienne A Song for Mama, qui célèbre le sentiment que toute personne censément normale doit éprouver pour sa mère et qui sera sans doute n° 1 dans le monde entier à Noël.

Cette façon de s'approprier les moments marquants de l'existence ne relève pas que de l'opportunisme, elle est surtout symptomatique d'un groupe dont le but naïvement avoué est de devenir aussi connu que les Beatles. Une en