On entre dans la vieille synagogue désaffectée par une petite porte

sur le côté, pour accéder au studio de Craig Armstrong, dans un quartier un peu morne et éloigné du centre de Glasgow. Dans une pièce minuscule, sans rapport avec sa musique, il y a une imposante table de mixage, des boîtes à rythme et quelques synthétiseurs. Et au milieu de ces appareils, Craig Armstrong se prépare à une de ses premières interviews, exercice auquel il n'est visiblement pas habitué. Il commence ses réponses en bredouillant, cherche ses mots, puis s'enflamme quand on touche un sujet sensible. Alors, surprise, ses yeux se troublent de quelques minilarmes, qu'il essuie pudiquement de l'index.

Films. Découvert par Nellee Hopper qui le fait travailler sur l'album Protection de Massive Attack, pour qui il cosigne Weather Storm et arrange les violons de Sly, Craig Armstrong s'est immergé dans la musique classique depuis l'âge de 17 ans. Mais ses études à la Royal Academy of Music de Londres, puis au Scottish Arts Council, ne l'ont pas empêché de collaborer au son de groupes pop écossais comme Hipsway, The Big Dish ou Texas. Vingt-deux ans après ses débuts, il vient de sortir son premier album, The Space Between Us, distribué en France avant l'Angleterre. Son érudition unique lui fait côtoyer des artistes comme Madonna, The Future Sound of London, U2, tout en continuant son travail avec le Scottish Chamber Orchestra et le Royal Shakespeare Orchestra. Enfin, comme si cela ne suffisait pas, il a signé l