Après l’héroïne, l’alcool, l’«affaire Layla» (qui l’a vu tomber éperdument amoureux de la femme de son meilleur ami George Harrison, qu’il a fini par épouser), un ulcère perforé, la déshérence de sa carrière au début des années 80, où seules l’amitié et la persévérance de Phil Collins lui permirent de continuer à enregistrer, l’orphelin de Reading, élevé par des grands-parents qu’il prenait pour père et mère, jouit désormais d’un statut hors catégorie, au panthéon des icônes rock inaltérables. Mais l’événement capital, bien sûr, reste la mort de son fils Conor, trois ans et demi, défenestré à New York en 1991. Définitivement désinhibé par l’atrocité de ce drame, Clapton accompagnera dans la foulée George Harrison pour sa première tournée (au Japon) depuis 1974; capitalisant bien malgré lui sur l’élan un succès inouï (plus de dix millions d’albums vendus) en lançant la mode MTV acoustique, aux antipodes de son passé avec les Yardbirds, les Bluesbreakers ou le power trio Cream. Son album Unplugged faisait découvrir un bluesman attiré par la bossa-nova, un chanteur tenté par la soul, un nouvel auteur compositeur tentant de conjurer l’horreur ultime. Tears In Heaven, l’une des nombreuses chansons alors composées à la mémoire de Conor, devenait son premier numéro un américain depuis I Shot The Sheriff (qui avait fait découvrir Bob Marley au monde entier à l’automne 1974). Quelques tubes du même gabarit allaient suivre, en duo avec Sting ou Elton John, jusqu’à l’excellent Change
Interview
ROCK. Clapton: «Ma quête de pèlerin».
Article réservé aux abonnés
par Yves BIGOT
publié le 9 mars 1998 à 22h26
Dans la même rubrique