C'est un coup très dur pour Dargaud que le jugement rendu hier en faveur d'Albert Uderzo, coauteur d'Astérix, et retirant à l'éditeur tout droit d'exploitation des aventures du petit Gaulois. Après huit ans de procédure judiciaire, la cour d'appel de Paris a confirmé le jugement du 15 décembre 1993 du tribunal de Paris et condamné Dargaud à payer 5,5 millions de francs de dommages-intérêts à Uderzo, qui en demandait 12.
Le litige portait sur les 25 premiers albums d'Astérix, édités par Dargaud jusqu'à la mort de René Goscinny, en 1977 (les albums suivants, dus à Uderzo seul, ont été édités par les Editions Albert-René, dont Uderzo détient 80% et Anne Goscinny, fille de René Goscinny, 20%). Tirés à ce jour à 250 millions d'exemplaires et en 41 langues, ces 25 albums représentent «la pierre angulaire» de l'exploitation de Dargaud, soit 35% environ de son chiffre d'affaires.
A l'origine, le procès avait été engagé non seulement par Uderzo, mais également par Anne Goscinny. Tous deux estimaient que Dargaud, en créant des filiales étrangères pour l'exploitation d'Astérix, avait réduit artificiellement l'assiette des droits d'auteur et ils réclamaient la résiliation des contrats et plusieurs millions de francs de droits d'auteur. Les plaignants avaient gagné en 1993, mais la cour d'appel avait infirmé le jugement en 1994. Cet appel ayant été cassé le 15 octobre 1996, l'affaire a été rejugée par d'autres magistrats de la même cour d'appel de Paris le 13 mai dernier et l'avocat généra