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Libération
Reportage

CINEMA. Au très populaire Festival de Pusan, en Corée du Sud, producteurs et réalisateurs ont cherché les moyens de renflouer un secteur touché par la récession. A Pusan, le cinéma fait écran à la crise

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publié le 5 octobre 1998 à 13h20

Pusan envoyé spécial

On en oublierait presque la crise. Seule manifestation à voir son budget augmenter de 20%, dans un pays largement touché par la récession qui affecte l'ensemble des économies asiatiques, la troisième édition du Festival international du film de Pusan, qui s'est achevée le 1er octobre, a vu 360 000 spectateurs déferler dans les rues de la deuxième ville de Corée du Sud (4 millions d'habitants). En trois ans, le Festival de Pusan est aussi devenu l'un des premiers de la région pour la qualité et la diversité des oeuvres présentées. A l'affiche, 212 films de 41 nations, dont une large fenêtre sur le cinéma asiatique. Un tour du continent, des plus connus, Stanley Kwan (Hold You Tight), Hou Hsiao-Hsien (Flowers of Shanghai), aux nouveaux venus, Lin Cheng-Sheng (Sweet Degeneration). Une ambiance bon enfant, sans multiplexe luxueux ni palais des Festivals, mais des petites salles de quartier où des vendeurs de seiches fumées accueillent un public nombreux qui se bouscule aux séances comme on entre dans les transports en commun.

Boulimie. «Pusan est l'un des rares endroits où l'on peut tester la réaction du public avant la sortie en salle», constate le réalisateur japonais Iwai Shunji. La majorité des séances affiche complet. Une boulimie de cinéma qui surprend au vu de l'austérité de la sélection et qui fait oublier une organisation encore incertaine. «C'est Cannes, version petit port de pêche», déclare un journaliste américain, fâché de devoir faire une heure d