Wiazemsky rencontre Binoche. Leurs points communs? Rares mais profonds. Deux actrices tout d’abord, qui se sont justement connues sur un plateau d’André Téchiné, celui de Rendez-vous, en 1984. Ce film est aussi celui par lequel Juliette Binoche a rencontré la célébrité tandis qu’Anne Wiazemsky, déjà sur la ciné-réserve, y joue un de ses derniers rôles, par faveur amicale pour le metteur en scène. Elles ont également toutes deux tourné sous la direction de Godard: la Chinoise et Week-end pour l’aînée, Je vous salue Marie pour la cadette. Avec JLG, Anne Wiazemsky a d’ailleurs entretenu une relation-collaboration comparable à celle cultivée par Juliette Binoche et Léos Carax, qui tournèrent ensemble Mauvais Sang et les Amants du Pont-Neuf. Enfin, si la rousse a renoncé au cinéma pour se consacrer avec succès à la littérature (son dernier roman,Une poignée de gens, vient d’obtenir le grand prix de l’Académie française), la brune, en dépit des trophées et de l’oscar, mène sa carrière avec fermeté et ne néglige pas d’entretenir elle aussi un jardin secret artistique, la peinture.
«Actrice française», on a l’impression que ça existe beaucoup à l'étranger?
Juliette Binoche. C’est vrai qu’on peut définir une actrice par son pays. Mais où que j’aille, je me sens chez moi. Je pourrais vivre aussi bien en Pologne ou en Russie. Si je passe d’un metteur en scène à l’autre, d’un personnage à l’autre, c’est justement pour voyager et j’ai l’impression d’appartenir au moment prése