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Libération

Viva Manuela!Diego Risquez tourne au Venezuela la vie de Manuela Saenz, l'égérie du «Libertador» Simon Bolivar.

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publié le 25 novembre 1998 à 15h03

Caracas de notre correspondant

De loin, la demeure évoque un paquebot au flanc ocre, coiffé de cheminées rouges et échoué sur un green de golf au milieu d'une bambouseraie centenaire. C'est la maison, dans l'ultrachic quartier du Country Club à Caracas, de la famille Risquez, l'une des plus vieilles fortunes du pays, aujourd'hui quelque peu écornée. Son dernier rejeton, Diego, est l'un des rares cinéastes vénézuéliens connus à l'étranger. Dans ce décor décadent, il a donné, fin septembre, le premier tour de manivelle de son cinquième film, Manuela Saenz" pour des raisons d'économie. «On dit que cette propriété est un patrimoine du cinéma, parce qu'une quinzaine de films y ont été tournés, s'amuse Diego Risquez, dans le français parfait qu'il a appris, voilà plus de vingt ans, quand il tâtait du théâtre d'avant-garde à Paris. «Mais, si j'ai choisi d'y planter mes caméras, c'est que mon budget, 8 millions de francs pour 12 semaines de tournage, ne permet aucun dérapage financier.» Le maître de maison et du plateau a même abandonné sa chambre garnie de meubles de l'époque coloniale. Sur le lit aux lourdes sculptures espagnoles, son assistance supervise le maquillage de Béatriz Valdez. Cette actrice cubaine aux formes généreuses fait carrière depuis une dizaine d'années au Venezuela. Pour Risquez, elle incarne Manuela Saenz, la maîtresse passionnée de Simon Bolivar. Petit, mince, le crâne coiffé d'un panama posé sur son catogan, Diego Risquez feuillette une dernière fois l'incun