«Vous savez, je préfère de loin Haydn à Mozart et Haendel à Bach"
Pourquoi? Parce que Haydn c'est comme dans les émissions de cuisine à la télé, il montre les ingrédients et cuisine sous vos yeux, alors que Mozart fait tout en cachette, et, quand il sort de la cuisine, c'est déjà prêt. Et puis, avec Haydn, on est toujours surpris, on se dit qu'on n'aurait jamais pensé à mettre ensemble des pêches et des piments.» Christopher Hogwood n'est pas un chef anglais pour rien. Pas de mystagogie sentencieuse, ni de grands développements accablés sur la décadence du monde musical. Diriger est pour lui à la fois une science et une fête, certainement pas l'occasion d'écraser ses contemporains en imposant une version définitive de Mozart ou Beethoven, comme Karajan savait si bien le faire. «Notre chance en musique, c'est que la recherche n'est jamais finie, et que personne ne détient la vérité absolue, n'importe qui a le droit de me renvoyer à ma bibliothèque.»
Envolées. Carrure solide, regard clair, le chef Hogwood est de ceux dont on a envie d'être l'ami, surtout quand il s'enthousiasme sur le plain-chant, sur une structure métrique du Tenebrae de Couperin, et s'insurge contre ceux qui oublient que «Bach, c'est de la musique de danse».
S'il est moins connu en France que ses confrères Pinnock, Gardiner, Christie ou Harnoncourt, entre autres artisans de la «révolution baroque» ayant triomphé dans les années 80 par leurs interprétations sur instruments d'époque, c'est tout de même son Acad