Les 10 et 11 janvier: Lili Boniche et Maurice el-Médioni. Le 14:
Houria Aïchi. Le 15: Chaba Fadéla.
Avec les Algériennes Malika Domrane, Houria Aïchi, Chaba Fadéla, ainsi que la Marocaine Najat Aâtabou, «Les belles nuits du ramadan», sont l'occasion d'écouter quelques voix énergiques féminines des rebelles du Maghreb. Ces femmes chantent surtout l'amour mais mettent tant de sensualité et d'ironie dans leurs paroles que cela dérange les tenants de l'ordre immuable des choses. Najat Aâtabou est ainsi connue par un cri, J'en ai marre (en français dans le texte). Sa voix cristalline, stridente, raconte dans cette chanson emblématique: «Toi le garçon, toi, le garçon/ Je suis de retour je suis de retour/ Mais j'en ai marre, oui j'ai en marre/C'est mon coeur qui te veux/ J'en ai marre"» Cette exaspération fut un puissant cri de ralliement pour les jeunes femmes du Maroc et des environs pour dire qu'elles en avaient assez qu'on leur dicte ce qu'elles devaient faire. Najat Aâtabou chantait tout cela dès 1983, à 23 ans. Ce soir est une des rares occasions de voir en scène cette enfant de Khémisset, au pied du Moyen Atlas.
Najat rêvait d'être avocate. Un échec au bac en a décidé autrement. Dans une fête de mariage, un anonyme enregistre son chant plein d'amertume. La cassette, contant les désillusions d'une jeune fille mourant d'ennui dans le bled profond, s'écoule à plus de 45 exemplaires en quelques semaines. «J'en avais marre de tout: la famille, le manque de liberté, n'avoir pas le d