Le docteur Henry Puget était «d'abord l'ami» de Michel Petrucciani
avant d'être son médecin, dont «il écoutait peu les conseils». Si l'artiste consultait épisodiquement pour son asthme l'homéopathe et phytothérapeute dans son cabinet parisien de la rue de la Pompe, le médecin lui rendait aussi visite à son domicile rue de Cérisoles. Michel Petrucciani avait plusieurs médecins traitants. Les deux hommes avaient été présentés par le peintre Francky Boy et étaient amis depuis une dizaine d'années. Ils se voyaient en moyenne deux fois par mois, et ils firent plusieurs séjours ensemble à Toulon chez les parents du pianiste, Anne et Tony. Henry Puget avait soutenu sa thèse à Toulouse sur Salvador Dali. Michel Petrucciani, qui peignait lui-même des toiles d'inspiration surréaliste, partageait cette passion pour le peintre catalan. Il préfaça il y a trois ans le livre de Puget, Dali, l'oeil de la folie (éd. Lacour). Il y a six mois, lors d'une soirée bien arrosée, Henry Puget commença un entretien, sur un mode radiophonique. Le lendemain, la première réaction de Michel Petrucciani fut de ne pas reconnaître son délire. Il le corrigea et demanda à Henry Puget de poursuivre l'expérience. Ils firent deux autres enregistrements. Le pianiste apporta à nouveau des corrections. Il pensait publier le texte dans le livret de l'un de ses futurs albums. La dernière séance eut lieu il y a trois mois. La prochaine était prévue au retour de New York de Michel Petrucciani" En mémoire de son ami, H