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Libération

Déjà vu à New York? Oui, mais non""Paris reprend une récente expo américaine. Avec une tout autre perspective. Rétrospective parisienne de l'oeuvre du peintre américain Rothko, choc rétinien

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publié le 14 janvier 1999 à 23h10

La rétrospective Rothko présentée aujourd'hui à Paris est la reprise

de celle organisée en automne dernier (cf. Libération du 13 novembre 1998) par le Whitney Museum de New York. On pourrait donc croire que celui qui l'a vue aux Etats-Unis est dispensé d'aller la revoir en France. Grave erreur. Car, malgré les apparences, il s'agit en effet de deux événements radicalement différents, voire opposés. Le peintre est bien le même, ses toiles, à quelques exceptions près, sont bien les mêmes. Et pourtant, ce que l'on voit est tout autre. Ce n'est pas la peinture qui change mais sa vision.

Deux configurations, deux options. Cela tient d'abord aux conditions matérielles. La configuration des salles change complètement. A New York, le parcours suivait un tracé rectiligne qui ramenait le public à son point de départ. L'entrée et la sortie s'effectuaient par la même porte. On tournait à angle droit de salle en salle comme on le ferait dans la ville de block en block jusqu'à se retrouver dans l'avenue d'où on était parti. Il en serait allé autrement si l'exposition s'était tenue, par exemple, dans la structure hélicoïdale du Guggenheim. A Paris, l'alternance des salles rectangulaires et des longues lignes courbes, qui forme la spécificité du musée d'Art moderne, permet de conjuguer une présentation traditionnelle (face-à-face des cimaises) et une déclinaison sérielle (progression en arc de cercle).

Mais l'important n'est pas là. Il se manifeste dès le démarrage. Rothko 1 (celui de NY) éta