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Critique

FOLK. Kusturica a commandé la BO de «Chat noir, chat blanc» au leader de son ancien groupe de rock. La griffe Nelle Karajlic Nelle Karajlic. BO du film «Chat noir, chat blanc» (Barclay/PolyGram). Zabranjeno pusenje: «Ja nisam odavle» (Komuna/Import).

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publié le 14 janvier 1999 à 23h09

«Nous étions en train d'enregistrer notre der-nier album, et Emir

Kusturica, qui travaillait alors sur Chat noir, chat blanc, venait chaque soir au studio, après le tournage. Il m'a d'abord passé commande d'une chanson. Je l'ai écrite, à la suite de quoi il m'a dit qu'il avait besoin d'un vieil air tsigane. Je l'ai fait, il a trouvé ça très bien et m'a demandé un truc techno pour le lendemain matin. Après ça, il m'a parlé d'un tango. Je lui ai alors demandé qui composait la musique du son film. "Je crois bien que c'est toi, m'a-t-il répondu. Et voilà comment l'affaire a démarré. Le plus amusant, c'est que pour la première fois je me suis retrouvé sous sa direction. Jusque-là, c'était plutôt moi qui lui donnait des indications.»

Borsalino manouche, maillot d'Aston Villa et banane d'expert en billes chinoises, Nelle Karajlic, chanteur et leader du groupe de rock yougoslave Zabranjeno pusenje (en VF: «Défense de fumer») souligne ainsi l'ironie du sort qui l'a conduit à oeuvrer pour le compte de son ancien bassiste, devenu le cinéaste à succès que l'on connaît: «Kusturica, un ami de toujours, a rejoint l'orchestre, en 1986, après avoir choisi d'apprendre la basse électrique, parce qu'elle n'a que quatre cordes et qu'il lui a semblé que ce serait plus simple que la guitare. Pendant un an, il a travaillé d'arrache-pied et effectué plus de quarante concerts avec le groupe. Il a également participé à l'enregistrement de notre troisième album et n'a abandonné la musique qu'au moment d