Bonn de notre correspondante
Les Allemands réussiront-ils un jour à construire un mémorial de l'Holocauste? Après plus de dix ans de débats et de controverses, la question semblait évoluer vers une réponse positive ces derniers jours.
Effort de compromis. Michael Naumann, le nouveau préposé à la Culture du chancelier Schröder, a présenté un projet de compromis pour occuper le terrain réservé au centre de Berlin, près de la porte de Brandebourg. A sa demande, l'architecte américain Peter Eisenman, lauréat du dernier concours d'architecture lancé par le gouvernement fédéral, la ville de Berlin et une association en faveur du mémorial, a accepté de retravailler son projet. Son immense labyrinthe de 2 700 piliers de béton, jugé trop «monumental» par Schröder et Naumann, serait réduit à 1 500 piliers. Il serait complété par un grand «mur de livres», un centre de documentation sur le génocide et un espace d'expositions, en partie souterrain, logé en dessous de la forêt de stèles.
«Synthèse» entre mémorial et centre d'information, ce projet est activement défendu par Naumann et Schröder, qui espèrent le faire adopter par le Bundestag dès cette année. Le président du Conseil central des juifs en Allemagne, Ignatz Bubis, a aussi accueilli favorablement cet effort de compromis.
Trop «massif» ou pas assez? Un consensus semblait à peine se dégager que de nouvelles critiques fusent pourtant. Le maire chrétien-démocrate de Berlin, Eberhard Diepgen, déjà hostile à la précédente version de Pete