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Libération
Critique

L'actrice adapte sur scène son téléfilm. Grâce à Jane malgré Birkin.

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Oh! pardon, tu dormais... de Jane Birkin, mise en scène Xavier Durringer, Théâtre de la Gaîté-Montparnasse (01 43 22 16 18) du mardi au samedi 20h 45, sam 17h et dim16h.
publié le 25 janvier 1999 à 23h17

Si Jane Birkin ne jouait pas dans cette pièce signée Jane Birkin, la

salle serait-elle pleine? A cette question une réponse: il est quasi impossible de n'être pas touché par le charme de l'Anglaise du continent qui jamais ne perdra son accent. Elle entre en scène, ôtant un long manteau noir et d'emblée sa sincérité l'emporte. L'affaire sans nulle intrigue pourrait s'intituler «Scène de l'amour conjugal». Tel amour, examiné au moment où la passion tout autant que la douceur se détricotent: le désir fout le camp, les mots achoppent, la violence couve, le ressentiment affleure et la souffrance de l'une démultiplie l'exaspération de l'autre. Xavier Durringer, auteur de théâtre et réalisateur, monte ici pour la première fois un texte qu'il n'a pas lui même écrit et que d'ailleurs Birkin n'avait pas imaginé pour la scène mais pour un téléfilm, avec Christine Boisson. La chose fut diffusée sur Arte; peu après la disparition de Serge Gainsbourg, à un moment où l'actrice et chanteuse n'avait plus guère envie d'apparaître. Des pages se sont, depuis, tournées. Birkin a repris le canevas. Même si inquiète de se jeter ainsi à l'eau, elle assume et assure. La voici donc dans la robe décolletée et les escarpins d'une comédienne à la longue et épaisse chevelure fauve rentrant du travail à deux heures du matin. Dans une chambre d'hôtel style années 70 tartignoles où son alter ego dort du sommeil compact du bonhomme qui a pris deux anxiolytiques et un somnifère. Le fiasco qui rend dingo. Les d