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Libération
Critique

Variétés. Tarkan, la tocade du Top 50 avec «Simarek», est en concert à Paris. Le truc du jeune Turc. Tarkan, A l'Olympia demain, à 20 h 30. CD: «Olurum Sana» (Podis/PolyGram).

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publié le 26 janvier 1999 à 23h18

Qui aurait dit, il y a six mois, qu'un album de variétés turques et

son auteur feraient sensation au top 50 (jusqu'à la 3e place) de la saison, et qu'ainsi la langue de Nazim Hikmet entrerait dans 500 000 foyers français? Le phénomène Tarkan a surpris tout le monde, les spécialistes world music les premiers: «Une musique comme le raï, il lui a fallu dix ans pour s'imposer aux oreilles françaises.» Les «musiques du monde» ont vieilli avec leur auditoire, elles regroupent des artistes quadragénaires (Khaled, Youssou N'dour"), voire du troisième âge (Compay Segundo, Manu Dibango). Si on dit à Tarkan, 26 ans, qu'il appartient à la «pop-world», un air malicieux illumine son visage angélique. Il sait pertinemment que son public est celui des 10-18 ans.

Tarkan Tevetoglu, selon son état civil, qui est un peu aux Turcs ce que Faudel est aux Maghrébins, est né, en 1972, à Alzey, près de Francfort, d'un père artisan et d'une mère mélomane pratiquant le saz traditionnel. «A la maison, avec mes six frères et soeurs, on écoutait la pop occidentale, et ma mère nous initiait à la musique du pays.» Classique ottoman donc, parfois le maître du genre arabesque, Zeki Muren; occasionnellement, les starlettes pop turques, Nilüfer. Tarkan a 15 ans lorsque son père décide de rentrer en Turquie. Il installe son clan dans l'arrière-pays, à Iznik. «Je me sentais perdu. Passer des environs de Francfort à un endroit comme Iznik, ce n'était pas facile. D'autant que mon père a ouvert un supermarché où chac