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Libération
Critique

D'après une nouvelle de Stephen King, le tête-à-tête maléfique d'un vieux SS et d'un jeune monstre US. Le bon élève du mal Un élève doué (Eté de corruption) de Bryan Singer; avec Ian McKellen, Brad Renfro, Bruce Davidson, etc.; 1h51 (sorti la semaine dernière).

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par BAYON
publié le 27 janvier 1999 à 23h19

Argument scabreux, film douteux? A l'exemple du récent Couvre-feu,

qui jouait serré sur le fil anti-islamique, Apt Pupil, scénario d'après Stephen King, auteur doué de toute façon déséquilibré, se garde du mauvais procès qui pourrait lui être fait. On dira que l'amoralisme final du film est sa morale. Préparée d'entrée quand le sous-titre prévient: «corruption», et le vieil homme: «Prends garde, jeune homme, tu joues avec le feu"» ­ comme les cigarettes, certes, stipulant en teasing morbide: «Fumer donne le cancer.» Il ne faudra pas venir se plaindre après.

Le vieillard cardiaque (fumeur) est un protagoniste du drame; l'ado, l'autre. Autour de leur duo-duel gravitent les parents, un psy, un clodo et une fille. Tout le monde se fait baiser la gueule, au figuré, jeune homme compris, sauf la fille qui le suce, au propre, sans résultat ­ début de morale appliquée. C'est que le garçon a la tête ailleurs, tant pis pour lui. Brillant élément, fasciné par un cours de socio sur l'Holocauste, il a débusqué dans le bus, sous ses lunettes, imper et barbasse de retraité miteux, un superboche recherché pour crime contre l'humanité: Kurt Dussander (Ian McKellen, de la Royal Shakespeare Company, vu dans le Don du roi). Information recoupée sur Internet, le garçon a forcé la retraite de l'officier, pour le faire chanter. Chanter quoi? La vie aux camps d'extermination. Jeunesse pourrie, «vieillesse ennemie», maudite curiosité. La curiosité est le vice qu'on sait parce qu'il n'est curiosité q