«Psychose se prêtait idéalement à une "duplication moderne, et je
suis content d'avoir tendu un miroir à ce film où abondent les reflets et où tant de personnages se reflètent l'un dans l'autre»: ainsi parle Gus Van Sant de son nouveau film, Psycho, dont plus personne n'ignore qu'il n'est pas un simple remake du film d'Hitchcock de 1960 (comme Meurtre parfait d'Andrew Davis, l'an dernier, par exemple) mais se veut une copie la plus conforme possible à l'original, à quelques détails près: la date de l'action (modernisée en 1998), les acteurs, et l'utilisation de la couleur au lieu du noir et blanc. C'est Van Sant qui tenait dur comme fer à ce projet pour le moins bizarre et il semble au vu du résultat qu'il se soit bel et bien échiné à mémoriser et reproduire les cadrages exacts de son modèle, à respecter les entrées et sorties de la musique de Bernard Hermann, les dialogues du script princeps (de Joseph Stephano), etc. Officiellement, cette entreprise de clonage, qui a reçu la bénédiction de la fille du maître, Patricia Hitchcock O'Connel, doit permettre aux jeunes générations de connaître un des plus grands classiques du cinéma, sans avoir l'impression de visionner une vieillerie en noir et blanc. Rappelons que Hitchcock a tourné Psycho entre la Mort aux trousses et les Oiseaux, le choix de ne pas recourir pour ce film-là à la couleur était donc déjà pour lui une décision esthétique, qui ne devait néanmoins pas empêcher le film d'être un énorme carton au box-office. Près d