Le bateau navette Promenade en mer quitte au matin le port de
Bonifacio. A son bord, les danseurs de la compagnie Yann Lheureux tentent de se réchauffer avant une intervention à Propriano. La veille, ils ont dansé à Bonifacio et goûté le sanglier maison de Marc Cucchi. Ce montagnard qui tient religieusement avec sa dame la cantine scolaire est légèrement déçu. Certains danseurs sont végétariens et d'autres ne mangent pas de porc. «Je n'ai pas eu le temps, explique-t-il, de m'occuper d'eux, de vraiment les connaître.» Il n'est pas le seul à remarquer ce qui fait une des faiblesses du Festival Ile Danse: le manque de préparation et de communication. Il serait facile de critiquer la manifestation: elle n'est en fait que le reflet des blocages et de l'inertie dans lesquels baigne encore la culture dans l'île. Et la danse en particulier, un art minoritaire qui ne repose sur aucune pratique traditionnelle, encore moins contemporaine puisque l'on semble ne recenser en Corse que la mauresque.
Idée réjouissante que celle d'un festival itinérant (1). En un mois, les compagnies de danse venues de divers pays de la Méditerranée, de Zagreb ou du continent, se déploient dans les théâtres mais aussi dans les ports. Or, le Festival Ile Danse, initié il y a trois ans par une compagnie de danse qui mène un travail de création et de sensibilisation à l'année, n'a pas encore les moyens de ses raisonnables ambitions. Il faut tout faire avec 1 million de francs, deux permanents et une équipe de bén