La chasse aux faux Van Gogh bat son plein, et désormais la chasse au
gros est ouverte. En l'occurrence par le Figaro-Magazine, relayé par Paris-Match, qui ont été les plus rapides à asséner le tampon «faux» sur quelques chefs-d'oeuvre: le Jardin de Daubigny? Faux! L'Arlésienne? Faux! Le Portrait du docteur Gachet? Faux! Les Tournesols? Faux! Jamais depuis la mort du peintre on n'avait assisté à une telle déferlante. L'annonce de l'exposition sur le docteur Gachet (l'ami du peintre qui n'a pas fait de faux mais copiait, en amateur, les oeuvres de ses contemporains, lire ci-contre) fournit le prétexte à des «révélations» fracassantes sur «les faux Van Gogh» qui pulluleraient dans les musées, et sur le marché. «C'est le système Van Gogh qui risque de voler en éclats», avertit une émission prévue samedi 6 février sur France 3. Pourtant, le corpus est bien connu. Comme Van Gogh a très peu vendu de son vivant, ses centaines de peintures sont restées chez quelques proches, comme son ami Gachet, mais surtout son frère Théo (dont la collection forme aujourd'hui le fonds du musée Van Gogh à Amsterdam). La correspondance des deux frères est en outre riche d'indications. Bref, c'est un héritage relativement cerné.
«Une centaine de faux». Tout commence par une rumeur qui a enflé en 1996 sur l'authenticité du Jardin à Auvers. L'été dernier le Journal des arts assure que l'oeuvre de Van Gogh détiendrait «le record des falsifications» et qu'«une centaine de Van Gogh» seraient contestés. P