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Libération
Critique

A partir d'un récit et d'un journal intime, un dessin animé sur l'auteur danois. Le conte d'Andersen. L'Ombre d'Andersen, dessin animé de Jannik Hastrup, 78 mn, (Danemark).

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publié le 3 février 1999 à 23h35

«Ma vie est un beau conte, si riche et si heureux», déclara Hans

Christian Andersen à un moment d'euphorie, au faîte de sa gloire, au seuil du tombeau. La funambulesque et fantasmatique évocation de sa relativement longue existence, inspirée de l'un de ses récits les plus sombres (l'Ombre) et de son journal intime, commence dans la chambre d'un septuagénaire alité, visité par les fantômes de ses plus infortunées héroïnes (la petite sirène, la petite marchande d'allumettes). Un papillon virevolte au milieu des gravures et bibelots, se pose sur le buste du conteur, puis sur son pif monumental. Nous retrouvons le petit Hansie rêvassant dans la modeste échoppe de son papa cordonnier à Odense, moqué par les gamins dans sa Fionie natale (mais copinant avec un clopinant petit canard), visitant son fantasque grand-père (enchaîné chez les fous), son goût pour les planches, le chant, la danse, quittant sa mère aimante à 14 ans pour Copenhague («Je veux devenir célèbre»), ses premières relations, ses premières déconvenues, ses amours impossibles: on se rit de lui dans les salons, les puissances maléfiques sont à ses trousses, son ombre le vampirise au point de se substituer à lui, tentant de lui voler sa gloire naissante au cours de ses nombreux voyages, au point de s'emparer de son âme en plus de son apparence. Mais les poètes ne meurent jamais" (CQFD) sans compter le vilain petit canard emblématique, claudiquant toujours (avant de prendre son envol de cygne) aux côtés du grand homme a