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Critique

Festival du film de Rotterdam. Ouverte au public et riche en perles cinéphiliques, la manifestation permet de découvrir un cycle de polars thaïs et tout Breillat. Fantasmes à la cuiller. Festival international du film de Rotterdam. Jusqu'au 7 février. Réservations: 00 31 10 890 90 00.

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publié le 3 février 1999 à 23h35

Depuis la mort en 1988 de son fondateur, Hubert Bals, le Festival

international du film de Rotterdam a changé. Autrefois, près du plus grand port d'Europe, prospérait une petite république utopique, celle des cinéastes. Ils y passaient en toute décontraction pour voir un film, un collègue, boire une bière avec leur hôte, parfois aussi, bien sûr, pour présenter leur dernière oeuvre. C'est ici qu'un beau jour de 1988, Serge Paradjanov, enfin laissé en paix par le pouvoir soviétique, atterrit pour son premier voyage vers l'Europe occidentale. Dans la même édition du festival, une pléiade de réalisateurs du monde entier (Manuel de Oliveira, Youssef Chahine") participaient à un «Parlement des cinéastes» que Bals avait installé avec humour au zoo.

Après la disparition du maître de cérémonie, et quelques essais infructueux de continuer la même ligne, la ville reprit le contrôle de la manifestation et installa des directeurs, le Hollandais Emile Fallaux, aujourd'hui l'Anglais Simon Field, auxquels elle donna la mission de s'intéresser plus au public local. Sic transit la république universelle du cinéma, bonjour à la possibilité pour les cinéphiles du pays des polders et des tulipes de voir les films que les grands distributeurs, américains ou français, oublient. Des films de Nanni Moretti, Tsai Ming Liang, Hou Hsaio Hsien, Raoul Ruiz, Manuel de Oliveira, Paulo Rocha, Alexandre Sokourov, Todd Solondz, etc. qui, à Paris, atterrissent naturellement dans les réseaux d'art et d'essai.

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