Nevers, envoyé spécial.
La maison de la culture de Nevers s'était transformée en «bunker de la dernière rafale». Caché sous le pseudonyme de Seekness, le Belge Seal Phuric et ses machines orchestrèrent une symphonie bruitiste faite de chuintements métalliques quasiment insoutenables. L'un des nombreux moments forts du festival Oblique Winter Nights organisé par le jeune label Noise Museum le week-end dernier.
A l'heure où la techno sort des cercles initiés et où la house française des Daft Punk et autre Cassius triomphe, on associe encore systématiquement les musiques électroniques à la «danse». Pourtant, depuis que les Anglais de The Orb et KLF ont revisité l'ambient de Brian Eno et que le courant Intelligent Techno s'est développé avec un label comme Warp, cela fait longtemps qu'elles se sont affranchies de la dictature du BPM (beat per minute) pour explorer d'autres univers. En Allemagne autour de labels comme A-Muzik et Mille Plateaux, en Autriche avec Mego, en Angleterre avec Touch, en Hollande avec Staaplaat ou aujourd'hui en France avec Noise Museum, l'electronica se développe de plus en plus. Derrière cette bannière, on a pris l'habitude de regrouper des artistes venus d'horizons aussi différents que le rock «industriel» ou les musiques dites «nouvelles» ou «expérimentales» et qui travaillent l'électronique pour un autre cadre que les raves et les clubs. «Je fais souvent ce parallèle avec le rock qui est né dans les années 50 pour faire d'abord danser les teenagers am