Menu
Libération

La culture du navet : Cette semaine, «Rush Hour».(de Brett Ratner)

Article réservé aux abonnés
par BAYON
publié le 3 février 1999 à 23h35

Parfois, il nous en faut peu. Un Chris Tucker y suffit, piaillant

«Est-ce! que! tu! comprends! les mots! qui sortent! de ma bouche?!» en petit nègre à la face de Jackie Chan débarqué de Hong-kong. Dans le genre teigne criarde, qui dit mieux? Personne, selon la police de Los Angeles et le FBI, qui ont lâché ce zouave dans les pattes de l'inspecteur Lee pour les lui scier.

Chris Tucker passe ou lasse. Son jeu compressé, découvert dans le Cinquième Elément (où il surjouait un cyber-DJ à voix de crécelle), hystérise certains. Un collègue s'en plaint, une proche s'alarme de notre complaisance aux grimaces racistes de cet eunuque rapper contorsionniste. Il n'y a pas de quoi; avec sa dégaine zoot, sa caisse, sa sono et sa démarche pimp, «Crise» Tucker (ou Chris «Tocard») est un archétype: le Schpountz. Tel quel en tout cas, hybridon de Marty Feldman (yeux exorbités divergents) et du rocker pasteur Little Richard, avec ses tics d'asticot épileptique Tucker plaît. A en juger par son silence après le bavardage crispant du début de séance, sans parler du manger (beignets, cônes, pop-corn puant, canettes"), le public vulgaire, nous inclus, apprécie.

Le générique de fin y fait sans doute: on revoit les rushes et «chutes». L'inspecteur Chan rate tels numéros de voltige (escalade à la course d'un mur d'enceinte, fracassage de postérieur en sortie de saut périlleux); Tucker, fin négociateur, ressert en série nasillarde son «Cinquante! mîLLIONS!? Vous croyez avoir enlevé la fille CLINTON ou