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Libération

La Fenice ne se relève pas de ses cendres. Trois ans après l'incendie, les travaux n'ont pas débuté.

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publié le 8 février 1999 à 23h39

Venise, envoyé spécial.

Derrière de hautes palissades, un énorme drap blanc recouvre en partie les échafaudages et transforme la Fenice en un triste fantôme. Trois ans après l'incendie qui, le 29 janvier 1996, ravagea en quelques heures le légendaire Opéra de Venise, les travaux de reconstruction sont aujourd'hui au point mort. En dépit des assurances fournies, immédiatement après le drame, par les édiles de la cité, le théâtre ne rouvrira pas ses portes au mois de septembre prochain. L'incurie bureaucratique continue de freiner la renaissance d'un lieu hanté par les figures de Rossini, de Verdi ou de Wagner, et par les créations de Stravinski et de Benjamin Britten. A la suite d'une imprécision dans la formulation des appels d'offres pour la reconstruction, les travaux ont dû être interrompus six mois à peine après leur démarrage, en février 1998. Depuis, le chantier est désert.

Un ravage pour 144 000 francs. Les responsables de l'incendie ont été identifiés. Il s'agirait de deux électriciens qui, participant aux travaux de rénovation du bâtiment, auraient mis le feu pour une banale histoire de délais non respectés qui risquaient de leur valoir une pénalité de 50 millions de lires (26 000 euros, 144 000 francs). Mais les conclusions de l'enquête judiciaire ne parviennent pas à consoler nombre de Vénitiens, atterrés devant tant de byzantinisme administratif. «Le projet de reconstruction retenu ­ présenté par l'entreprise Impregilo et dirigé par l'architecte Gae Aulenti ­ ne pr