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Libération
Critique

Haut les courts pendant la crise! Des thèmes déprimants, mais de bons films: retour sur le 21e festival de Clermont-Ferrand.

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publié le 10 février 1999 à 23h41

Clermont-Ferrand, envoyé spécial.

«Durant plus d'une semaine, la magie du court-métrage va transformer notre ciel d'hiver en voûte étoilée»: c'est Valery Giscard d'Estaing, actuel président du conseil régional d'Auvergne, qui poétise ainsi en introït au catalogue du 21e festival de Clermont-Ferrand qui s'est clos samedi soir dernier. On ignore à quel officine clando Giscard s'approvisionne en courts mais, le fait est, qu'en guise de «voûte étoilée», l'édition 99 du festival aura surtout réglé le voltage tendanciel sur des trucs qui ne donnent pas franchement envie de clignoter: le marasme économique de nos temps de crise (de Primes de match de Philippe Petit à Electrons statiques de Jean-Marc Moutout), l'angoisse d'être jeune (les Innocents de Pauline de Grunne) et celle d'être vieux (Marthe de Delphine Kreuter ou Madeleine d'Isabelle Morin), l'emprise de traditions injustes et misogynes (Aïd el-Kébir de Karin Albou, Amina de Thierry José, la Femme dévoilée de Rachida Krim), la folie (le Dernier Jedi de Juliette Henocque), le suicide (As I was falling de Rachel Tillotson), ou pire encore, une coupe de cheveux ratée (Solène change de tête de Caroline Vignal)" Renouveau. Ces mauvaises nouvelles semblent avoir redonner du poil de la bête aux auteurs de courts-métrages, genre trop souvent dévolu au gag filmé ou à de la médiocrité gonflée en Cinémascope. Cette année au contraire, presque tous les films semblaient portés par une sincérité, une absence de cynisme et une confiance da