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Libération

BNF: la foule blesse deux agents de sécurité. Un préavis de grève a été déposé.

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publié le 11 février 1999 à 23h42

Moquée après son ouverture pour ses salles désertes, la Bibliothèque

nationale de France est-elle victime de son succès? Un préavis de grève du personnel a été déposé pour vendredi à la suite de l'agression de deux femmes, agents de sécurité, blessées par une foule prenant quasiment d'assaut les salles de lecture du haut-de-jardin.

L'agression, révélée récemment, remonte au dimanche 24 janvier. Ce jour-là, à midi, heure d'ouverture de la BNF, une foule de deux cents personnes a foncé vers les ascenseurs du hall est, qui desservent la salle de droit, dans le haut-de-jardin, accessible au public. Deux jeunes femmes en faction ont été bousculées et violemment jetées à terre. L'une d'entre elle a eu la clavicule cassée et les muscles du cou déchirés. Enceinte de 4 mois, elle a perdu l'enfant qu'elle portait dans une fausse couche. Elle fait partie de la cinquantaine d'agents chargés de la sécurité à la BNF, employés par la SEEI, société privée de gardiennage.

L'intersyndicale de la Bibliothèque (CGT exceptée) a appelé à la grève vendredi, par solidarité avec les victimes. Elle proteste contre les conditions d'accueil des lecteurs, d'autant plus difficiles que le système informatique de gestion du flux continue de connaître des défaillances. Selon Jean-Yves Gacon, directeur de l'administration et du personnel, «on assiste depuis quelques semaines à une fréquentation croissante du haut-de-jardin les week-ends, avec la préparation des partiels en faculté, qui sature vite les salles d