Berlin, envoyé spécial.
Après deux jours de festival, il y a un peu de mou dans le démarreur. Pourtant, toute la journée de vendredi fut largement accaparée par la projection de la Ligne rouge, monument opératique de Terence Malick, sur lequel nous reviendrons dans les très grandes largeurs lors de sa sortie en France (le 24 février). D'autant que le tam-tam avait propagé la nouvelle de la venue du cinéaste en personne, ce qui constituait en soi un événement, le bonhomme ayant depuis vingt ans cultivé son invisibilité. Peau de balle! Fidèle à sa légende, Malick n'est pas apparu à la conférence de presse de son film, à laquelle il avait dépêché à peu près tous ses acteurs, dont Nick Nolte, Sean Penn et l'intense Elias Koteas, qui se sont ingéniés à éluder («Un honneur de tourner avec lui») les questions sur leur metteur en scène.
Pereira, trop distancié. Mais, mis à part ce vrai-faux événement, ça patine un peu dans la choucroute" On en viendrait presque à trouver des qualités à Entre les jambes, de Manuel Gomez Pereira, qui représente l'Espagne en compétition officielle. Images chiadées à mort, acteurs de qualité (Victoria Abril et Javier Bardem) et histoire excitante. Javier et Miranda se rencontrent dans un groupe de thérapie pour «obsédés sexuels anonymes». Il est scénariste de cinéma, elle fait Macha Béranger dans une radio de nuit. Bien sûr, ils tombent amoureux, mais leur affaire se complique d'une intrigue policière beaucoup plus tordue qui implique un travelo assassin