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Repères

Depuis la fatwa du 14 février 1989, Rushdie dix ans de solitude. Un chapelet d'épreuves. Chronologie de la damnation d'un romancier.

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publié le 13 février 1999 à 23h43

26 septembre 1988. Les Versets sataniques paraissent chez Penguin en

Grande-Bretagne. Dès octobre, des manifestations contre le livre ont lieu dans plusieurs pays d'Asie. Le 5 octobre, l'Inde interdit le livre. L'Afrique du Sud et le Pakistan suivent.

14 janvier 1989. 8 000 manifestants brûlent en public des exemplaires des Versets sataniques à Bradford, en Angleterre. 12 février 1989. Des manifestations anti-Rushdie font cinq morts et des centaines de blessés au Pakistan. 14 février 1989. L'ayatollah Khomeiny édicte une fatwa condamnant à mort Salman Rushdie pour blasphème et promettant 1 million de dollars au «musulman zélé» qui exécutera la sentence «n'importe où dans le monde». Dès le lendemain, l'écrivain passe sous la protection de Scotland Yard et plonge dans la clandestinité.

18 février 1989. Salman Rushdie exprime «ses profonds regrets» aux musulmans, le président iranien Ali Khamenei ayant déclaré que l'écrivain pourrait être pardonné s'il présentait des excuses. Mais l'ayatollah Khomeiny confirme sa fatwa.

26 février 1989. Un millier de personnes défilent dans Paris aux cris de «A mort le Satan». Deux jours après, Jacques Chirac, maire de Paris, déclare: «Je n'ai aucune estime pour monsieur Rushdie. J'ai lu ce qui a été publié dans la presse (des chapitres des Versets sataniques ont été publiés quelques jours plus tôt par Libération, le Nouvel Observateur et l'Evénement du jeudi, ndlr). C'est misérable. Et en règle générale, je n'ai aucune estime pour ceux qui uti