Les petits films de Maria Beatty sont de coquets exercices de
fantasmologie, une sorte de pendant féminin au Scorpio Rising de Kenneth Anger, réalisé par celui-ci à 16 ans avec des amis marins. Dans les films de miss Beatty auxquels elle prête souvent ses formes aguichantes et son oeil candide les femmes s'amusent beaucoup, jusqu'à l'exercice de chatouillis féroces, loin des malheureuses du porno marchand qui ont souvent l'air d'aller à l'abattage (le plus souvent, il y a aussi des femmes derrière les caméra de Beatty). Boudée par la critique officielle, elle s'est quand même trouvé un public, peut-être plus intéressé par ses fantasmes que par son style cinématographique. Célébrée par le Festival du film fétichiste, la perverse Américaine donnait une performance samedi dernier chez Démonia. En quarante minutes on pouvait vérifier que Maria Beatty a un joli corps replet, qu'elle pratique l'épilation intégrale, qu'elle est dotée d'une réelle résistance à la douleur et qu'elle adore lécher les talons hauts de ses partenaires.
Masochisme et pouvoir. L'entretien eut lieu le lendemain dans sa chambre d'hôtel. Maria est décidément ravissante, un mélange de Clara Bow et de Mary Pickford en petit lord Fontleroy. Elle ne semble pas avoir de difficultés pour s'asseoir, après ses trois séances d'hier. Un peu de biographie d'abord: elle est née au Venezuela en 1967. Sa mère était actrice de théâtre, son père gynécologue, «ce qui m'a laissé beaucoup de fantasmes sur les objets médicaux: