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Libération
Critique

Une légende du photojournalismeCapa est le héros d'un livre sur ce milieu. Des hommes d'images, une vie de photojournalisme de John G. Morris, éd. de la Martinière,376 pp., 169 F. Capa: Cara a Cara, photographies sur la guerre civile espagnole Jusqu'au 5 avril, musée national Reina Sofia de Madrid, 52, rue Santa Isabel.

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publié le 15 février 1999 à 23h44

Des hommes d'images, l'excellent livre de souvenirs de John G.

Morris, ne sont pas exclusivement consacrés à Robert Capa. L'auteur, un journaliste libéral, selon l'acception américaine du mot, c'est-à-dire plutôt de gauche, a exercé ses talents de rédacteur à Life, de directeur de la rédaction à l'agence Magnum, de directeur de service photo au Washington Post et au New York Times. Il a pas mal de choses à raconter sur la presse américaine; et ne cache pas que, contrairement à une idée reçue, elle a rarement joué ce rôle de «quatrième pouvoir» qu'on lui prête.

Morris brosse les portraits de géants du photojournalisme qu'il a croisés; d'Alfred Eisenstaedt à Hansel Mieth et Otto Hagel, de Henri Cartier-Bresson à Lee Miller ou David Seymour. Il raconte comment Alfred Hitchcock dirigea, sur sa suggestion, une fiction photo pour la propagande de guerre juste après Pearl Harbor; ou comment Ernest Hemingway, correspondant de guerre en Angleterre, se retrouva cul nu devant l'objectif de" Robert Capa.

Car ce dernier reste le héros qui hante le livre. Au moins sa première partie. L'auteur évoque la rencontre à New York, en octobre 1939: «Mon premier souvenir se situe à la patinoire du Rockfeller Center. Capa n'était pas très doué pour ce sport, et sa stratégie (pas très subtile!) consista à se ruer sur la plus jolie fille du coin»

Plus tard, Morris éditera les formidables images prises par son copain lors du débarquement en Normandie. Au début des années 50, il l'assistera à Magnum, l'age