Berlin envoyé spécial
Lors de la rétrocession de Hong-kong à la république populaire de Chine, il n'était pas inintéressant de se demander ce qu'allait devenir la fameuse industrie cinématographique locale, ses producteurs, ses acteurs et ses cinéastes. Certains ont choisi l'exil (comme le très célèbre John Woo), d'autres se sont mis aux abonnés absents, d'autres ont persévéré sur place (comme Wong Kar-wai). Vus quasiment dans la foulée, The Hitman de Tung Wai et The Longest Summer de Fruit Chan appartiennent à cette dernière catégorie autochtone. Tous deux tournés en 1998, ils apportent deux réponses contrastées à la question de la survie du cinéma de Hong-kong. The Hitman agit comme de si rien n'était. Un film d'action archétypique avec tout ce qu'il faut de guerre des gangs, de poursuites impitoyables, de tueur psychopathe, de coups de tatanes dans la poire, de vol plané kung-foutoire, de vengeur masqué (un certain Killing Angel) et de star du genre (Jet Li dans le rôle principal d'un apprenti maffieux). C'est évidemment filmé à la diable, c'est non moins fatalement truffé de trouvailles ciné délibérément déconnantes (la caméra lancée à la poursuite d'une pièce de monnaie qui roule dans les rues de Hong-kong). Ça doit faire à peu près trente ans que ce type de fiction jubilatoire se perpétue à l'identique. C'est à peine si on peut y voir en transparence, une sorte d'exorcisme du genre: «Pendant les travaux du nouveau régime, le cinéma à l'ancienne continue.»
Feux d'arti