La Soule envoyée spéciale
Le soleil s'est levé sur la gelure qui durcit le sol de la Soule, la plus petite des sept provinces du Pays basque. Petite mais dynamique culturellement, autant pour la musique que pour la danse. C'est là qu'est maintenue et revivifiée une partie des traditions, des mascarades hivernales pour le carnaval aux pastorales estivales. Cette année, c'est la mascarade du village d'Idaux-Mendy qui franchit les barricades d'une quinzaine d'autres villages. «Il est arrivé, raconte le musicien Mixel Fachecopar, une des mémoires vivantes du pays, que des mascarades ne franchissent pas les barricades parce que les danseurs n'étaient pas assez bons.»
Les barricades étaient autrefois de toutes sortes: charrettes, cordes en travers de la route" Aujourd'hui, elles sont symboliquement remplacées par des bouteilles de vin. Ce qui peut être tout aussi redoutable. Le repas dans le village d'accueil peut être fatal. «Tout le jeu, poursuit Mixel Fachecopar, est d'empêcher que la mascarade reprenne, en retenant les danseurs à table, pour qu'ils oublient l'heure ou qu'ils soient moins sûrs sur leurs jambes, donc moins bons que ceux du village qui accueille.» Mais la jeune bande d'Idaux-Mendy ne s'en laisse pas compter. Ils sont au rendez-vous à Alçay, après avoir franchi les barricades à Lacarry, à Charritte-de-Haut et à Arhan.
Dans ce rituel qui marque le passage de l'hiver au printemps, tout à la fois rite de nouvel an et rite nuptial, on distingue les rouges des noirs, les