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Libération
Interview

Mellencamp sur ses positions. Entretien avec le songwriter désabusé qui publie son 15e CD. CD: «John Mellencamp» (Columbia/Sony Music).

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publié le 16 février 1999 à 23h45

John Mellencamp est le quinzième album de John Mellencamp, ex-John

Cougar, clone rural de David Bowie, fabriqué en 1976 par leur manager commun Tony DeFries, qui n'a pas résisté à la nature atypique de l'ancien voyou de Seymour, Indiana. Lequel, revendiquant lui-même le surnom de «Little Bastard» («afin que les compagnies phonographiques n'oublient pas que je ne jouerai jamais leur jeu»), s'est bâti une solide carrière de trublion Middle West, refusant toute compromission. Puis, une fois le cap de la quarantaine (il est né en 1951) franchi, Mellencamp a choisi de s'éparpiller. Abordant d'abord (avec talent) le cinéma (il a réalisé Falling From Grace, dont il tient le rôle principal, sur un scénario de Larry McMurtry), il s'est ensuite mis frénétiquement à la peinture, au point de multiplier les expositions (un recueil de ses tableaux vient d'être publié chez Harper&Collins). Une telle attitude a fini par lasser les cadres de son label, Mercury, avec lesquels Mellencamp, de toute manière, avait cessé depuis longtemps de communiquer. D'où la signature logique de l'auteur de Jack and Diane chez Columbia, maison de disques de son idole Bob Dylan («adolescent, j'étais un juke-box dylanien»), où son dernier CD éponyme, fidèle à l'esprit rural de Human Wheels, est accueilli avec un enthousiasme «presque excessif» selon lui.

«J'ai connu ça au début chez Mercury, mais au fil des ans les sentiments se sont étiolés. J'ai ainsi manifesté à plusieurs reprises le désir de m'en aller, mais