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Libération

Epilogue pour SommerLe photographe américain est mort en Arizona.

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publié le 22 février 1999 à 23h33

Avec Frederick Sommer, dont on vient d'apprendre tardivement la

mort, chez lui, en Arizona (Etats-Unis), le 23 janvier, disparaît un témoin irremplaçable d'une époque riche en divertissements visuels, grâce notamment aux allumés du surréalisme & Cie. Photographe mais aussi poète, joueur de base-ball mais aussi passionné d'esthétique, diplômé en architecture mais aussi dessinateur de jardins, telles furent les multiples occupations de ce curieux artiste, né en 1905 en Italie, et qui vécut d'abord au Brésil, avant de s'installer définitivement en Arizona en 1935. Entrailles de poulet. C'est cette année-là qu'il se lança dans l'exploration photographique après, dit-on, un rendez-vous décisif à New York avec Alfred Stieglitz, l'un des grands éclaireurs américains. L'année suivante, il se liera d'amitié avec Edward Weston, perfectionniste inspiré par la nature, et commencera, trois ans plus tard, une série sur les paysages en Arizona et" les entrailles de poulet.

C'est grâce à la galeriste Françoise Paviot que l'on put découvrir, à Paris, en novembre 1995, combien Frederick Sommer, alors seulement connu d'un cercle d'initiés, avait tranquillement ­ et silencieusement ­ travaillé à crever les clichés. «I adore you», titre de cette exposition monographique, révélait la force, la beauté et le paisible mystère d'une photographie qui ne ressemblait à rien de déjà vu. Si ce n'est, bien sûr, à ces expériences autour de l'automatisme dont furent friands certains surréalistes. D'ailleurs,