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Libération
Enquête

Le Louvre suspend ses vols. Un audit sur la sécurité montre de graves manques. La direction réfléchit à des mesures, financées par une hausse du billet.

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publié le 22 février 1999 à 23h33

Au moment où le Louvre s'apprête à célébrer le dixième anniversaire

de sa pyramide, symbole du grand musée voulu par Mitterrand, il se retrouve confronté à une critique en règle de sa sécurité. La direction du musée vient en effet de recevoir un rapport d'audit sur cette question qui se révèle particulièrement sévère. Se disant consciente de ces défaillances, elle entend placer cette question «au centre» de ses préoccupations pour les années à venir. Le visiteur pourrait lui-même être mis à contribution avec une possible majoration du droit d'entrée qui serait destinée exclusivement à améliorer la sûreté. Cette mesure ne représenterait cependant qu'une partie de l'iceberg tant les besoins de réforme du système sont importants, et pressants.

C'est la disparition d'un Corot le 3 mai, au beau milieu des visiteurs du dimanche, survenant après plusieurs cas de vol ou vandalisme (lire en page suivante), qui a été le déclencheur de cette prise de conscience. Une société indépendante a été appelée à conduire un audit. Son rapport est édifiant: la sécurité apparaît comme la grande oubliée du chantier lancé en 1983, dont le coût a dépassé les six milliards de francs. On est ainsi stupéfait d'y apprendre qu'«aucun schéma directeur» global de la sécurité n'a été établi par le maître d'ouvrage. Le but de l'opération annoncée aujourd'hui par le Louvre est justement d'en établir un.

Le musée, il est vrai, cumule toutes les difficultés puisqu'il est devenu un des plus grands au monde, tout en