La nouvelle est tombée brutalement. La ville de Cavaillon vient de
décider, lors de son conseil municipal du 15 février, de baisser sa subvention allouée à sa «scène nationale» (1). Elle passe de 2,580 millions de francs pour 1998 à 1,450 million pour 1999. «Il n'y a eu aucune concertation, explique Bernard Montagne, le directeur de la «scène». Je ne sais même pas les raisons de cette baisse de 44%. Je ne peux donc comprendre cela que comme une attaque frontale et politique. C'est le même scénario que celui qui prévaut aux destinées de l'école des beaux-arts d'Epinal. La Ville fait un chantage à l'Etat, l'obligeant à la parité, prétextant qu'à Epinal il n'y pas assez d'étudiants spinaliens et qu'à Cavaillon il n'y a pas assez de spectateurs cavaillonnais. Si l'Etat résiste au chantage et si la ville de Cavaillon ne revient pas sur sa décision, c'est la disparition de la "scène nationale.» Cette décision signifie que le travail entrepris depuis quinze ans par la structure devenue «scène nationale» depuis huit ans s'interrompt brutalement et que l'argent investi ne fructifiera plus. Cela provoque un tollé dans la profession, qui se mobilise du Syndeac aux acteurs locaux. Ce que ne comprend pas le maire de Cavaillon, Maurice Giro (DVD), qui pense que la balle est dans le camp de l'Etat, citant en exemple les Chorégies d'Orange, pour lesquelles l'Etat est intervenu. Il tient à préciser qu'il ne s'agit pas d'une baisse de subvention mais d'«un acompte de subvention». «On a bien