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Libération

Sotheby's concocte un site pour sots La société américaine d'enchères propose des contrats d'adhésion qui ne l'engagent à rien.

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publié le 23 février 1999 à 23h51

«Attention: danger!» C'est ainsi que le Syndicat national des

antiquaires vient de titrer une circulaire de mise en garde à ses membres, qui sont l'objet d'un démarchage intensif de la multinationale américaine Sotheby's en vue de les enrôler dans le lancement d'un site Internet de vente aux enchères. L'attente de l'ouverture de ce site, dans lequel Sotheby's promet d'investir plus de 140 millions de francs, mais dans un délai qui n'est pas précisé, a fait grimper en flèche l'action Sotheby's à la Bourse de New York. Le titre, après être monté jusqu'à 44 dollars (240 F), est cependant redescendu à 31 (170 F), à la clôture vendredi. «L'Internet offre de grandes possibilités pour Sotheby's», se félicite sa présidente, Diana Brooks. On veut bien la croire. Mais en est-il autant du consommateur?

Plus de 1 500 signatures. Le principe est simple: des marchands, sélectionnés par Sotheby's pour leur sérieux, peuvent proposer sur le site un objet pendant une semaine: il ira au plus offrant. Pour la société, il s'agit essentiellement d'écouler de la petite marchandise, d'une valeur inférieure à 60 000 francs. Plus de 1 500 marchands, dont quelques grands antiquaires français (et aussi des marchands experts à Drouot, pourtant rivale de Sotheby's), ont déjà signé. Nous connaissons même le cas d'un professionnel qui a signé sans avoir d'ordinateur, ni aucune intention de s'encombrer d'un tel appareil: certains ont en fait adhéré soit pour bénéficier de quelques avantages promotionnels offe