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Libération

Atria, maillon menacé du cinéma africainLa structure parisienne pourrait fermer, faute de moyens.

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publié le 25 février 1999 à 23h53

Un couloir étroit, des pièces hautes de plafond, meublées de bric et

de broc, tapissées d'affiches, encombrées de bobines de films et équipées de tables de montage: les bureaux d'«Atria» (abréviation d'Atriascop) dégagent un parfum bordélique de maison de famille ou de grenier magique. Le tutoiement y est de rigueur, l'atmosphère studieuse, le linoléum éculé. On y manie la pellicule et la paperasse, et il y a toujours un ou deux cinéastes dans un coin, à un bureau ou à un téléphone. Ce week-end, on pouvait ainsi y croiser Abdoulaye Ascofare (réalisateur malien de Faraw, primé dans dix-neuf festivals), après tant d'autres passés par là et continuant à y avoir leurs quartiers parisiens: Souleymane Cissé, Gaston Kaboré, Safi Faye, Abdhérahmane Sissako" Ce petit coin du XIe arrondissement parisien est, depuis dix-huit ans, le carrefour français du cinéma africain.

Coopérative et association. L'hôtesse des lieux, Andrée Davanture, a la silhouette menue, les cheveux noirs et les yeux d'un vert inusable. Monteuse free lance, elle était l'une des collaboratrices de la section technique du ministère de la Coopération. En 1980, quand la section a été supprimée, elle a pris le relais en créant Atria, dont l'un des premiers motifs de fierté fut l'achèvement de Finyé, de Souleymane Cissé (1982). L'organisation est bipolaire: d'un côté, une coopérative de production (assurant la production exécutive de films sans partenaires français); de l'autre, l'association proprement dite, qui se ch