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Critique

Quand l'expérience fait écoleElèves et profs de l'ENSBA ont oeuvré à partir du travail de Duchenne. Visages et expressions, aspects contemporains. Jusqu'au 4 avril à l'Ecole nationale des beaux-arts, Paris VIe.

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publié le 25 février 1999 à 23h52

Si les photographies de Duchenne de Boulogne se trouvent à l'étage

noble des salles de l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts, les élèves occupent quant à eux le rez-de-chaussée, plus accessible. Il s'agit d'une sorte de compte rendu des travaux élaborés l'an dernier sur le thème des têtes d'expression, à partir du patrimoine laissé par le médecin photographe. Avec, quand même, une petite présélection: sur 140 propositions, 36 travaux d'élèves ont été retenus en compagnie de pièces de 5 professeurs (lesquels ne se distinguent pas franchement de leurs étudiants). Ce sont des travaux d'école, mais l'esprit «exposition» règne néanmoins dans la théâtralité de la plupart des prestations, mêlant différents matériaux et techniques (la vidéo et la peinture prennent une place conséquente). La fascination «monumentalise» le visage, qui, le plus souvent en noir et blanc, prend des proportions démesurées. Des fragments ­ oeil, bouche ­ sont considérés à la loupe, par exemple dans la vidéo les Lucioles, de Stéphane Larroze (la jeune femme de 23 ans, actuellement en 4e année, a obtenu cette année le prix Gras-Savoye de la jeune création pour ce travail assez formel). Echelle avec laquelle contraste la modestie de la proposition du triptyque en couleurs de Laurent Grasso (élève de 3e année): un visage d'homme à la barbe piquante vu de trois quarts dos, les bosses de la joue et du menton rendues monstrueuses par un simple sourire. La monstruosité, également à l'oeuvre dans l'installati