Stockholm correspondance
«Bien sûr, il faut être suédois pour faire la queue à minuit en plein hiver et trouver cela rigolo. Mais, quand il s'agit de soldes, les Suédois sont prêts à tout!» En dépit d'un vent froid qui soulève quelques flocons mordants, Lars, accompagné de deux amis, ne perd rien de sa bonne humeur. Dans la nuit du 24 février, le coup d'envoi des «bokrea», les soldes de livres, a été lancé dans tout le royaume. Devant la librairie Akademibokhandel sur Regeringgatan à Stockholm, la plus grande librairie des pays nordiques, la file d'attente serpente le long de la vitrine, attendant patiemment minuit pile: l'ouverture des portes. La plupart, comme Lars, ont déjà étudié les catalogues imprimés par les grandes chaînes de librairies, qui proposent des remises allant jusqu'à 80% du prix des ouvrages. Une véritable aubaine dans un pays où les livres sont hors de prix, taxés par l'Etat à 25%. «Comme il y a également un large éventail de titres pour un marché restreint, les tirages sont peu importants et les prix d'autant plus élevés», note Annika Holmberg, directrice de Akademibokhandel. Il n'empêche que les Suédois sont d'assez gros lecteurs. 70% d'entre eux lisent au moins un livre par an, mais 26% en liraient plus d'une vingtaine dans l'année (28,1 millions de livres vendus en 1997, pour une population de 8,8 millions d'habitants).
«Comme une fête». «J'attends cette occasion pour acheter pas mal de bouquins», reconnaît Palle Larsen, un amateur venu en repérage dès