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Critique

DANSE. Une rêverie autour du personnage de Cervantès, où Jean-Claude Gallotta renoue avec l'indiscipline. «Presque Don Quichotte» tout à fait Gallotta. Presque Don Quichotte, chorégraphie de Jean-Claude Gallotta, le 3 mars à 20 h 30 et le 4 à 19 h 30 à l'Espace André-Malraux, 67 Carré Curial, Chambéry; tél.: 04 79 85 55 43

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publié le 2 mars 1999 à 23h58

Ce n'est pas la première fois que Jean-Claude Gallotta, chorégraphe

codirecteur du Centre chorégraphique national de Grenoble, rend hommage à une figure mythique ou légendaire, d'Ulysse à Pandora, de Roméo à Don Juan, de l'ami disparu Yves P. à un personnage imaginaire (Ivan Vaffan, Docteur Labus"). Incorrigible rêveur, il s'égare parfois à vouloir suivre les traces d'autres songeurs, tout aussi impénitents que lui. Mais, lorsque sa rêverie débordante trouve un corps solide dans la compagnie et une base dramaturgique, on peut être sûr que le voyage est une partie de plaisir. C'est le cas avec Don Quichotte, qui entraîne le chorégraphe et les danseurs dans une virée plutôt nocturne que diurne, avec beaucoup de nuisettes et de pyjamas.

Pas d'espagnolades. Le spectacle tient plus au presque du titre Presque Don Quichotte, qu'au personnage de Cervantès ou qu'à Cervantès lui-même. C'est en effet dans ce presque que Gallotta trouve la distance nécessaire à la trame non narrative de son spectacle. Rêver avec ne signifie pas ici traduire scéniquement la biographie de l'auteur, ni emboîter le pas au célèbre hidalgo. Ce n'est pas qu'ils soient absents, mais leur présence sous forme de rôderie, les place dans un proche-lointain qui demande à chaque fois de faire le point. Ils ne sont pas «traités» mais épinglés dans des images. Sur le plateau traîne par exemple la main du «manchot de Lépante». Dans une autre scène, les danseurs se tiennent par la barbichette. Ailleurs, il est fait allus