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Libération

Dusty Springfield a rendu son âme soul. La chanteuse britannique rivalisait avec les voix noires.

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publié le 5 mars 1999 à 0h01

Avec la mort de la chanteuse Dusty Springfield, mardi soir à l'âge

de 59 ans, c'est l'une des figures les plus populaires, respectées et insaisissables de la pop britannique qui disparaît. Un talent à l'état brut qui ne vivait que dans la certitude que rien ne dure jamais, qu'elle ne serait toujours que l'ombre des grandes voix noires qu'elle admirait. Les hommages et superlatifs n'ont pas manqué de fuser: «Dusty était la plus grande chanteuse soul blanche féminine anglaise (rayer la mention inutile) de ces quarante dernières années», clamait aussitôt le choeur de ses pairs et admirateurs composé d'Elvis Costello, Elton John, Marc Almond et tant d'autres. Ce compliment, Springfield, reine éternellement insatisfaite des hit-parades anglais tout au long des années 60, l'aura entendu toute sa vie. Sans jamais y croire. Même lorsque, à maintes reprises, la reconnaissance viendra de la bouche des ténors noirs de la soul ­ artistes ou producteurs ­, dont elle s'est toujours sentie si proche" et si indigne.

Complexée. «Lorsque je l'ai entendue, pour moi, elle était forcément américaine et noire. Je ne comprenais pas pourquoi ses disques ne sortaient par sur Motown», s'étonnait Martha Reeves (des Vandellas) dès 1964, l'année de l'explosion de Dusty Springfield sur la scène internationale avec son premier single en solo, I Only Want to Be with You (A présent, tu peux t'en aller, en version Antony yé-yé). Auparavant, l'Anglaise rousse, gauche et complexée par un physique trop mûr, légè