La séance matinale (9 h 20, 29 F) est déserte. En amorce bizarre à
Star Trek qui nous amène, la bande-annonce de Star Wars fait mode d'emploi. Combien de dizaines de fois n'a-t-on pas déjà vu le film, c'est-à-dire ses «effets spéciaux» un peu miteux comme toujours sous le clinquant plus ou moins virtuel, vu ces astronefs magnétiques, voire ces «téléportations» vaguement inédites dont la réalisation surexploite la commodité? Combien de fois ces planètes inconnues archiconnues, ces équipages d'explorateurs stellaires péripatéticiens du vide, ces conflits sidéraux entre la «Fédération» de l'univers et ses «hors-la-loi»? Ces sifflements et ces déclics chuintants d'anticipation supposée, lasers «neutroniques», combinaisons antigravitationnelles, écrans vidéo, ces anticréatures mal-boutiquées, androïdes sensibles ou para-singes velus évadés de la Planète voisine? Combien de fois a-t-on repassé toute l'imagerie étoilée, en Chroniques martiennes ou 2001 perpétuels?
C'est que cette perpétuité n'est pas pour déplaire. On est en terrain vague familier. Un des appâts de l'épisode qui défile en pilotage automatique, avec la débilité déguisée douceâtre du scénario tragicosmique, c'est sa convertibilité. Star Trek est d'abord, on le sait, un feuilleton télé des années 60, bientôt démarqué par Cosmos 99, avec Martin Landau et Barbara Bain rescapés de Mission impossible, autre feuilleton où sévit d'ailleurs Léonard Nimoy, le monsieur Spock de Star Trek; lequel Star Trek s'inspirait à l'origine