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Libération

Les Asies comme on les vit. Première édition à Deauville d'un festival bien venu.

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publié le 10 mars 1999 à 0h04

Par la grâce du docteur Patel, chirurgien orthopédiste cinéphile et

orientalisant, les planches de Deauville, si souvent accusées d'être le cheval de Troie d'Hollywood, se sont transmutées l'espace d'un gros week-end en tête de pont des cinémas d'Asie. Aucun tralala significatif, pas davantage de grosse Bertha médiatique, juste une programmation concentrée et studieuse qui permettait de se faire une bonne idée du ciné-chaudron des antipodes, où bouillonnent le pire et le meilleur, comme partout, mais où la magnitude et la profusion des bouillonnements sont certainement sans équivalent ailleurs sur la mappemonde. C'est la première impression laissée par ce festival: le phénomène partout trompeté de l'émergence d'un nouveau cinéma asiatique n'est plus le fait exceptionnel de trois ou quatre nations (essentiellement le Japon, Taiwan et Hong-kong); c'est à l'inverse une réalité à l'échelle continentale, vérifiée du Moyen-Orient à l'Extrême.

Bien sûr, le premier Festival du film asiatique de Deauville, avec ses deux hommages (l'un à Shin San-Ok, l'autre à Edward Yang) et sa quinzaine de films en compétition, ne prétendait pas balayer la totalité du spectre des pays d'Asie et a laissé, sans doute par la force des choses et des moyens, quelques trous béants dans sa sélection (rien en provenance des Républiques d'Asie ex-soviétique, ni d'Iran) mais il a ouvert la porte à des cinématographies très rares, comme celles du Cambodge, d'Indonésie, de Chine continentale ou de Thaïlande. Loua